Sur cette page je vais vous expliquer l'origine des blasons communaux en France... et afin que cela ne soit ni trop technique, ni trop rébarbatif, je vais le faire en vous racontant une petite histoire !
Il était une fois… ce bon « Royaume de France », à la fin du XVIIe siècle, sous le règne de Louis CAPET XIVe du nom, plus connu sous la dénomination de Louis XIV, le « roi Soleil ».
Fragilisé par la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1689-1697)...
...et convalescent de la crise monétaire anglaise, ...
...le Trésor Royal est vide ! (par analogie, on pourrait dire que nous sommes dans la même situation financière aujourd’hui).
Conscient de cet état de fait, Louis II Phélypaux de Pontchartrain, Contrôleur Général des Finances du royaume...
...soumet alors une idée à Louis XIV afin de renflouer les caisses du Royaume.
Louis XIV demanda alors à Charles d’Hozier, généalogiste et juge général des armes et blasons de France et titulaire du « Cabinet des Titres » de créer des juridictions afin que les familles nobles, bourgeoises et communautés laïques et religieuses déposent leur armoiries moyennant finances.
Un « édit royal » est alors signé en ce sens. Pour mémoire, au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, un édit royal est un acte législatif du souverain, qui se distingue de l'ordonnance par le fait qu'il ne porte que sur un sujet.
Selon le tarif en 17 articles qui est joint à cet édit royal les différentes « communautés » devaient payer une contribution pour la création de leurs armoiries.
Parabole habile pour imposer une décision, tout en la faisant financer au profit du Trésor Royal, par ceux qui en seraient les bénéficiaires… En quelque sorte l’ancêtre de l’Impôt moderne.
Catégories
Tarif
£
€
Provinces
300
9 000
Ville avec évêché
150
3 000
Autres villes et abbayes
50
1 500
Prieurés
25
750
L'Armorial général de France autrement appelé « Armorial d'Hozier », est alors élaboré et constitue un recueil d'armoiries dont la création fut ordonnée par le roi Louis XIV en 1696.
Il comprend les blasons (décrits et figurés) de plus de 120 000 personnes et communautés, se trouvant dans les 28 généralités de France à la fin du XVIIe siècle (y compris les villes de Paris et Versailles).
Il est disponible en ligne sur le site de la Bibliothèque Nationale (Gallica).
Remarque : Les communes qui refusèrent d’appliquer cet édit royal se virent imposer des armoiries d’office, ce qui peut expliquer la présence de formes géométriques sur certains blasons communaux, et durent tout de même s’acquitter de la taxe.
Et c'est ainsi que le Trésor Royal fut renfloué !
Moralité : l'État trouve toujours un moyen de renflouer ses caises !